L’Ontario est en crise. Le gouvernement Ford doit agir sans tarder. | The Ontario Federation of Labour

L’Ontario est en crise. Le gouvernement Ford doit agir sans tarder.

DÉCLARATION DE LA FÉDÉRATION DU TRAVAIL DE L’ONTARIO

Les travailleurs et travailleuses de l’Ontario sonnent l’alarme.

Notre province vit la pire crise de santé publique depuis le début de la pandémie de COVID-19, il y a près de deux ans. Les fournisseurs de soins de santé la qualifient d’urgence générale.

Et la situation empire chaque jour.

À peine quelques semaines après le début de 2022, la population de l’Ontario assiste à l’effondrement de notre système de santé. Le personnel de la santé est épuisé et démoralisé, et des milliers de ses membres tombent malades. Les femmes et les personnes racialises sont frappées le plus durement.

De nombreux membres du personnel de santé sont sur le point de quitter ou ont déjà quitté leur emploi. Il y a une pénurie de main-d’œuvre massive. Les ambulances attendent pendant des heures pendant que les hôpitaux en sous-effectif s’efforcent de se délester. Les foyers de soins de longue durée demandent aux hôtels et restaurants de les aider à nourrir leurs résidentes et résidents.

À mesure qu’Omicron se propage dans toutes les régions de la province, les hôpitaux manquent de lits et annulent des dizaines de milliers de chirurgies. Notre système de santé approche rapidement du point de rupture.

Les choses auraient pu se passer autrement.

Pendant toutes les phases de la pandémie, le gouvernement de Doug Ford a manqué à son devoir de protéger les travailleurs et travailleuses et d’assurer la sécurité de nos communautés. Plutôt que de suivre les conseils des spécialistes de la santé publique et du personnel de première ligne, Ford a pris des raccourcis, mis en œuvre des demi-mesures et répondu aux besoins des grandes entreprises.

Il a immanquablement fait passer les préoccupations « économiques » avant la santé publique et le bien-être de la population ontarienne.

La population de l’Ontario en paie maintenant le prix.

Les écoles ne sont pas outillées pour protéger leur population étudiante et leur personnel. Celui-ci est obligé de travailler dans des conditions qui favorisent la propagation de la COVID‑19. Les familles sont terrorisées à l’idée que leurs enfants tombent malades, mais l’absence de places en garderie à prix abordable est telle qu’elles ne peuvent pas prendre congé pour garder les enfants à la maison.

La plupart des Ontariennes et Ontariens n’ont pas accès à des congés de maladie payés. Un trop grand nombre de travailleurs et travailleuses doivent soit aller travailler même s’ils sont malades, soit rester à la maison et perdre de la rémunération. Quand les travailleurs et travailleuses tentent de s’isoler, ils n’ont pas accès aux tests nécessaires pour montrer à leur employeur qu’ils sont malades.

Entre-temps, des centres de dépistage à but lucratif se créent pour combler le vide, offrant des tests aux personnes qui ont les moyens de dépenser des centaines de dollars par test. L’incapacité de Ford de financer dûment le système de santé public a accéléré la privatisation et l’implantation d’un système de santé à deux vitesses.

La province entière est ébranlée par les échecs de Ford. Et cela nuit aux femmes, aux communautés racialisées, aux migrantes et migrants, aux travailleurs et travailleuses blessés et aux personnes ayant un handicap plus qu’aux autres.

Trop, c’est trop!

La Fédération du travail de l’Ontario (FTO) se joint au personnel de première ligne des soins de santé, des soins de longue durée, de l’éducation et d’autres secteurs pour lancer le présent appel d’urgence. La gouvernement Ford doit :

  1. Rappeler la législature pour une session d’urgence visant à traiter de la crise sanitaire de plus en plus marquée à laquelle la population de l’Ontario doit faire face.
  2. Révoquer les lois 124 et 195, deux des principaux facteurs de la crise de dotation en personnel sans précédent que vit notre système de santé. La loi 124 empêche les employeurs d’apporter une aide dont il existe un besoin pressant au recrutement et au maintien en emploi de membres du personnel de la santé. La loi 124 a en outre eu des effets négatifs sur des centaines de milliers de personnes travaillant dans les secteurs public et parapublic de l’éducation, de la garde à l’enfance et des services sociaux. La loi 195 a permis aux employeurs de porter atteinte aux droits du personnel de première ligne et contribue inutilement à l’épuisement du personnel de la santé.
  3. Garantir dans la législation au moins 10 jours de congé de maladie permanent payé par l’employeur à tous les travailleurs et travailleuses de la province et 14 jours supplémentaires de congé de maladie payé pendant la pandémie. De plus, les travailleurs et travailleuses qui contractent la COVID au travail doivent avoir un meilleur accès à l’indemnisation par la CSPAAT.
  4. Tenir un sommet d’urgence de tous les intervenants du domaine de la santé et dresser un plan d’intervention d’urgence pour engager des dizaines de milliers d’infirmières autorisées, d’infirmières auxiliaires autorisées, de préposés aux bénéficiaires et d’autres membres du personnel de la santé afin de régler la crise de la dotation en personnel. À long terme, l’Ontario doit avoir une stratégie permettant de rectifier l’insuffisance chronique du financement des soins de santé et d’autres services publics.
  5. Exiger que les établissements de santé et d’enseignement prennent des précautions pour protéger contre la transmission par voie aérienne leur personnel, leurs patientes et patients, leurs résidentes et résidents et leurs étudiantes et étudiants, y compris la distribution de respirateurs ajustés (p. ex., N-95) à leur personnel, l’amélioration de la ventilation (p. ex., filtres HEPA) et des mesures appropriées de distanciation sociale (p. ex., réduction de la taille des classes). Les mêmes protections doivent être assurées au personnel de première ligne travaillant dans les épiceries, les services alimentaires, les transports en commun et d’autres secteurs essentiels.
  6. Lancer une campagne d’urgence de la santé publique pour faire comprendre l’urgence de la situation en Ontario et faire appuyer par le public une stratégie globale sur la santé publique.

Ces revendications sont le strict minimum nécessaire pour régler la crise sans précédent en cours et ne constituent qu’un premier pas. Le gouvernement Ford doit agir de manière décisive pour mettre pleinement en œuvre les recommandations des spécialistes de la santé publique, des professionnels de la santé et de l’éducation et du personnel de première ligne. Nous ne pouvons plus nous permettre les raccourcis, les demi-mesures ou les propos creux.

En même temps que nous lançons cet appel d’urgence au gouvernement Ford, nous lançons un appel directement au public de l’Ontario : nous avons besoin de son appui actif pour qu’il soit satisfait à ces revendications. Seule une réponse unie à l’échelle de la province peut inciter le gouvernement Ford à agir.

Si nous agissons ensemble, nous pouvons gagner. Mais il ne faut pas attendre une seconde de plus.

Nos vies, notre santé et la survie de notre système de santé sont en jeu.

Les présentes revendications ont été approuvées par les organisations syndicales suivantes, qui représentent collectivement plus d’un million de travailleurs et travailleuse de l’Ontario :

Signataires

Patty Coates

Présidente de la Fédération du travail de l’Ontario

David Bridger

Président de la section locale 2 de l’Union internationale des employés des services (UIES)

Karen Brown

Présidente de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEEO)

Jennifer Carr

Présidente de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC)

David Chartrand

Vice-président général de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA Canada)

Fabrice Colin

Président de l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (LUFA/APPUL)

John Di Nino

Président du Syndicat uni du transport (SUT)

Barb Dobrowolski

Présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants catholiques anglo-ontariens (AECAO)

David Gale

Président de l’Alliance des artistes canadiens du cinéma, de la télévision et de la radio (ACTRA, Toronto)

Vas Gunaratna

Directeur du Workers United Canada Council (WUCC)

Shawn Haggerty

Président de la section locale 175 des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC Canada)

Fred Hahn

Président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Ontario)

Arthur Hilliker

Président de l’Association des professeurs de l’Université York (YUFA)

Greg Hoath

Gérant d’affaires de la section locale 772 de l’Union internationale des opérateurs-ingénieurs (UIOI)

Cathryn Hoy, RN

Président de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO)

Jeff Irons

Vice-président de la section locale 353 de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité (FIOE)

Michelle Johnston

Présidente de la Société des professionnels unis (section locale 160 de la FIIT)

Nadia Kerr

Présidente de l’Association of Professional Student Services Personnel (APSSP)

Jeff Ketelaars

Secrétaire-trésorier de la section locale 333 des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC Canada)

Karen Littlewood

Présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (OSSTF/FEESO)

Susan Lucek

Présidente de la section locale 527 du Syndicat canadien des employées et employés professionnels et de bureau (SEPB)

Yolanda McClean

Présidente de la section canadienne de la Coalition des syndicalistes noirs (CBTU Canada)

Angelo Mingarelli

Président de la Carleton University Academic Staff Association (CUASA)

Jordan Morelli

Président de la Queen’s University Faculty Association (QUFA)

John Nock

Président de la section locale 12R24 des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC)

Aldra Pawson

Présidente du Syndicat canadien des employées et employés professionnels et de bureau-Ontario (SEPB-Ontario)

Craig Reynolds

Vice-président exécutif régional de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC-Ontario)

Alex Silas

Vice-président exécutif régional de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC-Région de la capitale nationale)

Jan Simpson

Présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP)

Sharleen Stewart

Présidente de l’Union internationale des employés des services (SEIU Healthcare)

Myles Sullivan

Directeur élu du district 6 des Métallurgistes unis d’Amérique (Métallos)

Warren (Smokey) Thomas

Président du Syndicat des employé-e-s de la fonction publique de l’Ontario (OPSEU/SEFPO)

Michelle Webber

Présidente de la Brock University Faculty Association (BUFA)

Sue Wurtele

Présidente de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario Associations (OCUFA)